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 Le nom et la personne

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Morrigan
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Morrigan


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Date d'inscription : 06/06/2007

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MessageSujet: Le nom et la personne   Le nom et la personne EmptyMer 6 Juin - 4:11

Le nom et la personne


Il était une fois, un roi. Il vivait dans un pays fort, fort lointain avec sa femme et ses deux enfants. C’était un roi malheureux car un vieille sorcière avait jeté un sort à la reine, rendant son cœur plus noir que l’ébène et plus dur que le diamant. Ce n’était pas une vie qu’ils vivaient là, mais un véritable enfer.
Le roi, que nous appelleront Constant, souffrait beaucoup de tant de méchanceté. La reine, Rose, était pareille à la fleure, belle et acérée. Son malheur, lui, venait du mal qu’elle ne pouvait s’empêcher de faire. A chaque fois qu’elle peinait son mari, c’est à elle-même qu’elle infligeait ces souffrances. Les petits princes, Alexandre et Clément, trop jeunes pour étaient tiraillés par l’amour qu’ils portaient à l’un à l’autre.
C’est dans ces circonstances que Constant devint inconstant, que Rose se fana, qu’Alexandre ne devint protecteur de personne hormis lui et son frère et que Clément devint bien moins doux. Bien triste famille que celle de cette histoire.

Mais tout bascula en quelques temps alors que les événements prenaient une bien autre tournure. Rose fit la connaissance du maître d’arme du palais et, possédée par le sort, elle trouva en lui un tout autre moyen de faire souffrir ceux qui l’entouraient. La magie agissait alors sur elle comme un filtre qui le poussait vers lui. Elle pensait qu’ainsi, par peur de tout perdre, le roi reviendrait vers elle. Mais c’était sans compter sur la suite des évènements.
Un jour, Constant se rendit à une des célèbres fêtes de son voisin, le seigneur Jean de Gerson, son vassal et ami depuis maintes années. Là, il s’égara dans les jardins, s’enivrant d’une apparente liberté et d’une joie feinte. C’est alors qu’il arriva près du lac. C’était un lieu plein de quiétude et de douceur, où il s’endormit sous le regard bienveillant de la lune. Quand il rouvrit les yeux, une jeune fille était penchée au dessus de sa tête. Un instant, il la crut irréelle et le regard qu’ils échangèrent alors en dit bien plus long que bien des phrases n’auraient pu le faire.
Seulement, tout ceci était bien réel. Il apprit qu’elle s’appelait Aurore et qu’elle était la fille d’un roi d’un pays plus lointain encore que les sien. Et lui était si charmant et parlait tant et si bien que la belle se laissa séduire.
Le temps passa un peu et ce que le roi croyait avoir perdu vit alors le jour chez cette demoiselle que la providence avait placée sur son chemin. Pourtant le poison qu’avait peu à peu distillé la reine dans les veines de son époux ne tarda pas à prendre effet. Ce poison le rendait fou. Il permettait aux mauvaises fées de prendre possession de son esprit et l’histoire se répétait.
Plus de poèmes, plus de surprises, Aurore qui brillait chaque jour un peu plus, se languissait des attentions que son amour avait pu lui porter. Pire encore, le poison commençait à faire peu à peu effet sur elle aussi. Elle devint malade, supportant à peine les excès d’humeur de Constant dont ne faisaient qu’aggraver sa douleur. La mélancolie la prenait au cœur, lui faisant oublier que tout le reste allait pour le mieux. Le roi et elle s’aimaient profondément et ni l’un, ni l’autre ne manquait, généralement, une occasion de s’aduler. Sauf lorsque le poison prenait effet…
Constant finit par répudier la reine qui repartit sur ses terres avec Clément et Alexandre. Ils ne comprenaient pas bien la situation. Ils voyaient leur mère malheureuse et elle leur répondait sans cesse qu’il fallait en demander la raison à leur père. Si bien qu’ils finirent par croire que c’était de sa faute. Et ils lui en voulurent un temps.

Une nuit, une fée passa dans le château du roi et vit sur chacun des deux amoureux la présence du poison. Elle murmura à chacun d’eux dans leur sommeil : « Pour tout poison il est un remède. Trouvez celui qui vous ronge et vous trouverez l’antidote. »
Au matin, quand ils s’éveillèrent, il se souvirent de ces mots et décidèrent de se mettre en quête de découvrir le poison qui les rongeaient. Ils prirent peu de bagages, firent seller leur monture et se mirent en route. Bien vite, ils arrivèrent à une première citée où ils cherchèrent le meilleur apothicaire. Ils se disputèrent beaucoup avant de prendre une décision car Aurore dans sa fierté répugnait à faire appel à ces charlatans. Elle préférait de loin combattre le mal elle-même. Elle voulait comprendre seule car trop peu sûre d’elle-même, elle voulait se convaincre qu’elle était forte. Pour lui donner tord, elle consentit enfin à accompagner Constant. Beaucoup leurs claquèrent la porte au nez. Ne voulant pas même en entendre plus lorsqu’ils décrivaient leurs symptômes. Enfin un médecin charitable leur dit que personne ici ne pourrait les aider et que lui-même ne savait rien de leur mal mais qu’il était un alchimiste dans la ville voisine pourrait peut-être les aider.
Aurore ne se garda pas de faire un commentaire ce qui n’eut effet que de provoquer une nouvelle tension. Constant avait sans cesse besoin de tout contrôler et l’imprévisible de sa compagne avait le don de l’exaspérer. Il supportait mal son impulsivité car on ne savait jamais vraiment comment elle réagirait. Il en vint a vouloir la guider mais cela ne dura qu’un temps avant de tourner au vinaigre. Il se pensait dans son bon droit. Il savait mieux, elle devrait plutôt profiter de son expérience, l’écouter.

Bientôt ils arrivèrent chez le fameux alchimiste qui, on le racontait, n’était qu’à peu de trouver la formule de l’Alkeish, la pierre philosophale. Il fut quelque peu dépité de ne pouvoir connaître la source des maux des deux aimés. Il essaya quand même maints contre poisons qui n’eurent que l’effet de décupler l’effet du mal avant de leur annoncer qu’il ne pouvait rien pour eux. Il leur proposa alors de se rendre chez la fée qui vivait de l’autre côté de la montagne. L’alchimiste leur expliqua le chemin à suivre et, présentant ses excuses referma vivement la porte sur leurs questions. Déçus, ils reprirent leur route, en essayant coûte que coûte de rejeter les effets du poison et de valoriser au possible leur amour.
Le voyage fut long et pénible. La côte était raide et le chemin escarpé. Aurore trébuchait souvent, se blessant et progressait bien moins vite que le roi qui ne se garda pas de le lui faire remarquer. Seulement bientôt se fut au roi de s’écrouler et la jeune fille tenta tant bien que mal de l’aider avant de s’écrouler à son tour. Ils furent tentés de tout abandonner n’en pouvant plus des difficultés et des caprices de l’un ou de l’autre. Mais ils finissaient toujours par reprendre courage malgré les horreurs qu’ils s’étaient dites.
Quand ils furent arrivés en haut, Aurore ne parlait presque plus de peur de braquer son aimé et, qu’à nouveau, elle se sente avilie par ses accusations. Elle se contentait de pleurer. Constant lui souffrait le martyre. Les larmes de sa douce le désarmaient ce qui ne faisait qu’accroître sa colère du moment même si il aurait préféré la réconforter. Il n’y arrivait pas. Le poison l’en empêchait et le forçait à être plus dur encore.

En descendant dans la forêt, ils pénétrèrent dans une vaste clairière où trônait un grand chêne. Ne pouvant pas aller plus loin, ils s’assirent au pied de l’arbre et s’endormirent dans les bras l’un de l’autre dans une quiétude qu’ils n’avaient connue depuis longtemps. A leur réveil la fée les attendait. Elle était belle et douce même si ses yeux semblaient parfois emprunt de tristesse, son visage s’illuminait d’un sourire.
« Je sais la raison de votre venue, leur dit-elle. »
Peu à peu, l’espoir revint chez les deux amants.
« Mais je ne pense pas pouvoir beaucoup vous aider… Réussir à distiller ce poison est un tour de force et je ne connais qu’une seule personne capable d’un tel prodige : ma cousine, le sorcière du marais. C’est une vieille femme aigrie et mauvaise mais je crois que si vous parvenez jusqu’à elle, elle sera la plus à même de vous aider. »
Leurs épaules s’affaissèrent. Encore des voyages… Encore des accrochages… Tout cela commençait à faire trop…
« Je vais vous indiquer le chemin pour vous y rendre, seulement, vous devez y aller seuls et séparément. »
Aurore et Constant se regardèrent en soupirant et se résignèrent à écouter la fée. Ils se séparèrent au terme d’un long baiser et de beaucoup de larme. A leur départ, la créature donna à chacun d’entre eux une carte et baisa leurs lèvres.

Ils se mirent alors en route, s’enfonçant dans la forêt qui leur parut soudain plus hostile que jamais. La chaleur et l’humidité se faisaient de plus en plus accablante. Titubants, ils parvenaient à peine progresser dans la flore abondante et agressive. Aurore fut la première à tomber. Les yeux embués de larme, elle trébucha et tomba de tout son long. Le poison atteignit alors son paroxysme. Folle de douleur, les poumons sifflants, elle s’accrocha aux branches à sa portée ensanglantant ses blanches mains. Son regard perdu se posait partout autour d’elle apeuré. Elle hurla le nom de Constant à travers la voûte des arbres, la tête prise entre ses deux maints. Elle s’époumona ainsi de longues minutes. Elle était perdue… Elle pensait l’avoir perdu. Elle devenait folle, courrant comme une dératée dans la forêt, ignorant les branches qui lui égratignait le visage et le corps. Epuisée, elle finit par s’écrouler et se rouler sur elle-même en prononçant le nom de son amour. Il l’avait abandonnée. Jamais plus elle ne le reverrait. Elle avait gâché sa vie, son couple, tout… Tout ceci était de sa faute… Puis reprenant son courage, elle repartit sur le chemin qu’elle n’avait jamais quitté malgré son hystérie. Sans cesse, elle en se raccrochait qu’à l’idée que si elle ne pouvait pas s’aider elle, au moins pourrait-elle faire que d’autre n’ait pas à souffrir du poison comme elle. Elle repensait à Constant… Pensait-il à elle ? Comment allait-il ? L’aimait-il toujours ? Toutes ces questions l’empêchaient d’avancer et elle perdit un temps précieux.
A son tour, le poison fit perdre la raison du roi. Il avançait d’un pas rageur en suivant scrupuleusement la carte. Au bout de quelques minutes, il arriva dans un cul de sac. Il entendit le cri d’Aurore comme si elle se trouvait juste à côté. Il sortit son épée et commença alors a tailler le bois pour se frayer un passage. Sa fureur était telle que les arbres semblaient lui céder le passage. Il voulait atteindre son amour mais il n’y parvenait pas. Plus il avançait plus les sanglots semblaient s’éloigner de lui. Il maudissait Rose. Tout ceci était sa faute. Elle avait fait son malheur et aujourd’hui elle faisait aussi celui de celle qu’il voulait rendre heureuse par-dessus tout. C’est alors qu’elle apparut devant lui. Parée comme une reine, un sourire narquois aux lèvres. Dans sa fièvre, il ne prit pas le temps de réfléchir et se jeta de toute sa haine contre celle qui était source de tous ses maux. Mais elle disparut au moment où il allait l’atteindre pour réapparaître quelques mètre plus loin. A nouveau, dans sa folie, il se jeta sur elle, cherchant à la pourfendre. Il ne contrôlait plus rien et cela ne faisait qu’accentuer son état. Ainsi, il la poursuivit à travers la forêt avant d’arriver à une clairière.

Aurore arriva à son tour, comme jetée hors des arbres. Mais il ne la vit pas. Pour lui, elle n’était que celle à qui il voulait tout faire payer. L’illusion et la folie étaient telle qu’il ne vit pas que celle vers qui il se précipitait était la femme qu’il cherchait par tous les moyens à protéger. La jeune fille, elle était pétrifiée. Elle le voyait se jeter sur elle toutes armes dehors et voyais son pire cauchemars se réaliser : elle était devenue l’objet de sa haine et plus de son amour. Elle accueillit la lame en son sein comme une délivrance, ne supportant pas ce regard emplit de haine sur elle. L’illusion se brisa en même temps qu’il la tuait. Reprenant ses esprits, il la vit s’écrouler dans ses bras alors que la sorcière sortait de sa chaumière. Elle paraissait étonnamment calme et sereine. Pas du tout, l’affreuse vieille femme auquel il s’était attendu. En agonisant, Aurore jeta un regard d’incompréhension à son amour qui se demandait encore comment cela avait pu arriver. Il pleurait. Il la perdait… La sorcière s’approcha de tous les deux.
« Ma cousine m’avait dit que vous viendriez car vous aviez été empoisonnés. C’est moi, même qui ai distillé ce poison pour Rose. Ce poison s’appelle la peur. Je le regrette aujourd’hui quand je vois ce qui est arrivé. Il a déclenché chez vous la peur, peur de perdre le contrôle, d’être trahi à nouveaux, d’être manipulé, peur de la solitude, peur de l’abandon. Regardez où cela vous a conduit, confrontés à vos propres peurs vous n’avez su la surpasser, vous n’avez su vous entraider. Cette peur vous a détruis… »
Elle s’agenouilla auprès des deux amoureux. « Je ne peux rien faire de plus pour vous. Vous dire quel était le poison est le seul moyen de trouver le remède. À présent vous savez… Partez et apprenez ce qui doit l’être de cette histoire. »
Aurore crut alors qu’elle allait pousser son dernier soupir mais ce ne fut pas le cas. Au lieu de cela, la plaie disparut comme l’épée que Constant avait tenue en main. Un chemin se traça tout droit à travers les bois tournant le dos à la forêt maudite. Tous deux partirent tant bien que mal, se soutenant l’un, l’autre afin de rentrer chez eux…

J’ignore si ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants peut-être auront-ils écouter les conseils de la sorcière. Peut-être pas… Cela est une autre histoire…
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