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 [FG] Idna et le Hérisson Volant

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Fëa
Premier roman
Fëa


Nombre de messages : 97
Date d'inscription : 29/03/2007

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MessageSujet: [FG] Idna et le Hérisson Volant   [FG] Idna et le Hérisson Volant EmptyDim 7 Oct - 11:35

Idna avait dix sept ans lorsqu'elle entra à l'école des officiers.

Elle était belle, elle était intelligente, elle était riche, et elle n'était déjà plus vierge : de son point de vue vaguement égocentrique et pédant, elle était le summum de la magnificience Sionniste, ou peu s'en fallait.

Idna lisait de la grande littérature, et même des choses d'avant l'Ere Sombre. Elle était fan d'Hilda Malianie, très callée en peinture et jouait particulièrement bien au billard. Ce qui faisait d'elle, toujours de son point de vue, une personne au goût admirable.

Elle marchait très bien avec des talons aiguille, son brushing était toujours parfait, sa taille finne et, mieux encore, elle savait danser la valse. Et pour Idna, c'était bien là la preuve qu'elle était d'une grande élégance.

Son premier jour à l'Académie des Officiers la conforta tout à fait dans ses idées : elle fut adulée, adorée, jusqu'à ce qu'un espèce d'énergumène ne lui fonce dedans au detours d'un couloir.
Horreur, damnation, blasphème ! On osait ! Elle, la future Clef d'Horus, qui avait "SECTION DEUS" écrit en gros sur le front, on osait la renverser ! Le garçon eu une rire gêné et passa nerveusement ses grands doigts pâles dans ses... cheveux ? Idna sentit sa mâchoire se décrocher : elle avait été bousculée par un hérisson hirsute ! Honte des hontes !

Le Hérisson s'excusa une bonne dizaine de fois sans avoir l'air d'y croire. Plutôt tordu de rire que pénitent, il était grand, avec de grosses cernes noires, et un oeil torve qui hurlait "gueule de bois !" à dix kilomètres à la ronde. Encore un pochetron d'une année supérieure, pas fichu de coudre ses galons droits, et qui se trimbalait dans l'établissement avec un air de propriétaire.
Sûrement un boursier qu'on sortait de New Town, histoire de faire croire que l'origine sociale ne comptait pas.

"Sois gentil et pousse toi, tu veux ? J'ai pas toute la nuit," finit par répondre la grande blonde aux élucubrations tordues du grand dadais. "J'ai un métro à prendre," ajouta-t-elle en serrant les dents : son ex avait mis son cabriolet dans un platane trois jours plus tôt, l'imbécile. Et son père, furieux qu'elle lui ai prêté les clefs, avait décidé qu'elle irait à pied pendant quelques temps.

"Ah, mais j'ai une voiture si tu veux !" répondit l'idiot, un grand sourire aux lèvres.
Non. Définitivement pas. Si c'était pour qu'il rentre lui aussi dans un arbre, mais avec elle sur le siège passager, c'était pas la peine.

Il insistait : comme il conduisait bien ("Et puis j'vais devenir pilote ! Pilote d'essai ! Tu vas voir, quand je serai célèbre, tu pourras dire à tes copines que j'aurais conduit pour toi !), qu'il connaissait son code de la route (encore heureux !), savait lire les panneaux et qu'en plus, sa clim fonctionnait. Ce qui revenait à dire que le reste, forcément, ne devait pas marcher.
Idna finit par accepter, juste pour qu'il puisse se ridiculiser un bon coup et la laisser tranquille.

Elle se rendit rapidement compte que Hérisson était soit un fils à papa que ses parents voulaient dresser à force de privations, soit un vrai boursier : sa voiture n'avait en effet que la clim d'utilisable, la peinture était neuve mais sans doute prévue pour autre chose que de la carrosserie, les sièges n'étaient plus d'origine et deux horribles dés en peluche pendaient du retroviseur. "Ah, çaaaaaa ! C'est le vieux porte bonheur de ma soeur ! Désolé, la caisse est à elle."
Et il retira les affreux cubes pelucheux, sous le regard furibond d'Idna.

Qu'Hérisson sache conduire ou pas, Idna n'en savait rien du tout lorsqu'il arriva chez elle, avec une bonne heure de retard : l'espèce de brouette du garçon avait callé trois fois, il s'était trompé quatre fois de route et, enfin, il s'était amusé à slalomer entre des plots de chantier en prenant une voie fermée à la circulation.
Boulet ET cinglé.

"Et voilà ! T'es arrivée !" s'écria-t-il finalement avec un grand sourire idiot lorsqu'il la déposa enfin, hors de vue de sa villa (pas question que sa famille apprenne qu'elle avait fréquenté un crétin pareil).

"T'es vraiment un cinglé ! Tu l'as eu où, ton permis ?"

Son sourire s'élargit. "Pas dans un platane, c'est déjà ça !" et il éclata d'un grand rire en s'ébouriffant les cheveux.

"Boulet," siffla-t-elle en récupérant son sac, furibone. C'est vrai qu'il n'avait pas (encore) réussit à se prendre un arbre.

"Quoi, j'ai même pas droit à un baiser pour me remercier ?"

"Rêves."

"Même un petit ?" demanda-t-il en ouvrant de grands yeux bleus qui auraient pu être mignons sans les cernes.

"Tu veux te prendre mon sac dans la figure ? Oust ! On t'as jamais dis que les filles de la haute société de Sion, c'était pas pour les miséreux ?"
Elle eu soudainement l'impression d'avoir donner un coup de pied à un chiot. Il tourna plusieurs fois sa clef pour démarrer, bien décidé à la planter là, mais la voiture refusa d'émettre quelque chose de plus conséquent qu'un "keuf keuf" fatigué.

"Désolée," s'excusa Idna d'une petite voix, honteuse. On avait le droit de péter plus haut que son cul tant qu'on n'insultait pas le petit peuple : ce genre de mesquinerie, c'était bon pour les Atlantes.

"Pff, j'suis même pas un miséreux en plus ! Alors gardes ta pitié," grommela t'il en soulevant le capeau. "Y'a juste que mon père, qu'était Colonel, s'est fait descendre y'a un moment, et que ma mère s'est remariée avec un type qui nous aime pas. Voilà. J'suis pas pauvre !"

Pour Idna, était pauvre qui n'avait pas d'argent, et si c'était son beau père qui tenait les cordons de la bourse, alors oui, Hérisson correspondait bien à la définition, quoi qu'il dise. Mais c'était aussi un fils de héro de guerre (toute personne morte sur le champ de bataille était de facto à moitié canonisée), donc respectable.
Enfin... déjà plus respectable que quelques minutes auparavant.

"Je peux avoir mon baiser, maintenant que tu sais que j'ai de quoi me payer un plein d'essence, ou je peux aller voir ailleurs ?"

"Oh, ça va. Mais garde juste tes mains pleines de camboui loin de mon uniforme."

Il se pencha vers elle et ses cheveux trop longs tombèrent devant ses yeux. Idna leva la tête, prête à déposer un léger (fallait pas rêver en couleur non plus) baiser sur la joue. Il tourna la tête au dernier moment et elle tomba droit sur ses lèvres (le salopard !).

"Mais t'es vraiment..." s'exclama-t-elle en se retenant de le gifler. Pense à son père, Idna, pense à son père !

"Ouais, je sais !" répondit-il en riant. "Oh et, comment tu t'appelles en fait ?"

"Idna. Idna Rekvem, comme le Général Rekvem, alors bas les pattes. Et les hommes se présentent en premier, habituellement."

"Svayl Irklem, comme dans Svayl Irklem Senior. Tu sais, celui qui a le record d'avions dézinglés en six mois ?"

Elle croisa les bras et retint un petit sourire. Salopard. Il fallait avouer que sur le coup, elle n'avait plus grand chose pour se moquer...
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