Controverse des Walt Disney.

Hey !

Bon, alors, comment vous expliquer ?
Je suis en 1ere. Or, en 1ere, à la fin de l'année, on passe le bac de Français. Une épreuve en fait partie : les T.P.E. [Travaux Personnels Encadrés].
Les T.P.E., pour ceux qui ne connaissent pas, est en fait un "exposé" que l'on doit rendre pour le bac, avec une production écrite, et une épreuve orale. On dispose de plusieurs thèmes, en fonction de la section choisie [Littéraire, Scientifique, Economique & Sociale, etc...], et, à partir de ces thèmes, on en tire un sujet, auquel correspondrait 2 matières, les 2 matières qui nous évalueront.
Nous étions un groupe de 4 filles, et nous avons choisi, comme sujet, les Walt Disney. Au début, il n'était question que de se déguiser et de faire un banal exposé. Et puis, on a pensé à faire cela sous forme de pièce de théâtre...

Sujet : Disney
Problématique : Disney a-t-il vendu son âme ?
Matières : Français & Histoire-Géo.
Production (aussi bien écrite qu'orale) : Une Pièce de Théâtre.

Et j'ai décidé de vous faire part de cette pièce, que nous avons écrite, afin d'avoir des avis. =)
Je me suis personnellement chargée de la rédaction de l'acte 1. Le reste, nous l'avons fait toutes ensembles. ^^

Controverse des Walt Disney
ou Disney a-t-il vendu son âme ?

Préface

2008. Minnie, Esméralda, Blanche Neige et Clochette se retrouvent sur la terrasse d’un café. Après tant d’années, Minnie, symbole même de la société Disney, se désole du tournant que prennent les nouveaux dessins animés ; trop de modernité, plus de féerie… serait-ce la faute de cette vilaine société, nommée DreamWorks, qui vole les âmes et pervertie les esprits ? les méchants des anciens Disney seraient-ils devenus ringards ? nos héroïnes voient d’un mauvais œil toutes ces nouveautés : ont-elles raison ou sont-elles tout simplement vieux jeu, démodées, les « grands-mères » des Disney ?

Personnages :

Minnie
Clochette [Peter Pan]
Esméralda [Le Bossu de Notre Dame]
Blanche Neige [Blanche Neige et les Sept Nains]

Acte I, scène 1 : Minnie

Minnie est installée à une table, seule. Il y a des mouchoirs usagés par terre, autour d’elle. D’autres paquets encore pleins sont posés sur la table. Minnie pleure et se mouche.

Minnie, se mouche. _ Bouuh ! je suis seule, absolument seule ! ils m’ont tous abandonnée, tous ! je suis seule ! (se mouche bruyamment) regardez-moi : pauvre grand-mère, oubliée de tous : enfants, dessinateurs, et mêmes mes amies, ô, mes chères amies ! voilà une heure déjà qu’elles devraient être là ! (jette son mouchoir, en prend un autre) pourquoi ? pourquoi moi ? qu’ai-je fait ? (se mouche encore) même Blanche Neige, cette gentille Blanche Neige… pourquoi m’avoir oubliée de la sorte ?

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Acte I, scène 2 : Minnie, Esméralda

Esméralda entre, son sac à main pendant au bras, mâchant un chewing-gum.

Esméralda, au téléphone. _ Ouais. Ouais, c’est clair. Ouais, t’as trop raison. Bon, j’te laisse, Phoebus, j’suis arrivée à mon meeting. Oui, oui. Tchao, darling !

Esméralda raccroche, puis range son téléphone dans son sac. Minnie la dévisage d’un air dépité tandis qu’elle s’approche.

Minnie, en aparté. _ Encore une fachone victim ! qui aurait cru voir ma petite Esméralda adorée devenir ainsi ?

Esméralda, faisant la bise à Minnie. _ Salut, toi ! comment tu vas, mamie ?

Minnie, en aparté. _ Ma… mamie ?

Esméralda, s’asseyant en face d’elle. _ Désolée pour le retard… panne de métro.

Minnie. _ Vraiment ? pourquoi ne pas être venue en calèche, comme avant ?

Esméralda. _ Oh, arrêtes ! les trucs de princesses et de fées, tu sais bien que c’est démodé !

Minnie. _ Mais c’était beaucoup plus pratique !

Esméralda. _ N’import’ nawak ! oh la la, ma pauvre Minnie ! tu te plains de ne pas réussir à t’intégrer au sein des nouveaux, mais tu es tellement vieux jeu ! le temps des princes charmant est résolu, il faut t’y faire ! à présent, on ne voyage plus en calèche…

Minnie. _ Je préférai les calèches.

Esméralda. _ Tu plaisantes, j’espère ?

Minnie. _ Non.

Esméralda. _ Nous étions secouées comme des pruneaux !

Minnie. _ Au moins, on ne polluait pas.

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Acte I, scène 3 : Minnie, Esméralda, Blanche Neige

Blanche Neige arrive, dans sa tenue traditionnelle, un panier pendant à son bras droit, dans lequel on peut apercevoir une pomme rouge.

Blanche Neige, tout sourire. _ Bonjour, mes amies ! belle matinée pour une sortie entre copines, vous ne trouvez pas ?

Esméralda. _ Alors, là, je suis tout à fait d’accord avec toi, chérie. En plus, c’est les soldes, en ce moment !

Blanche Neige. _ Oh oui ! regardez ! j’ai acheté cette magnifique pomme en soldes ! c’est une gentille vieille dame qui me l’a vendue !

Minnie. _ Ils mettent même des réductions sur les pommes empoisonnées ?

Blanche Neige. _ Hein ?! elle est empoisonnée ?!

Esméralda. _ Qu’est-ce que t’en sais, d’abord, grand-mère ?

Minnie. _ Il ne faut pas être idiote. Depuis le temps, vous devriez savoir que les jolies pommes bien mûres que les grands-mères veulent nous donner sont empoisonnées.

Blanche Neige. _ Vraiment ?!

Esméralda. _ Oh, arrêtes, s’il te plaît. Je te l’ ai déjà dit : nous ne sommes plus au Moyen-Age, nous vivons dans un monde moderne et civilisé.

Minnie. _ Ah oui ? et bien, dans ce cas, j’ignore pourquoi je discute. Blanche Neige, manges donc ta pomme.

Blanche Neige. _ D’accord !

Elle approche la pomme de sa bouche…

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Acte I, scène 4 : Minnie, Esméralda,
Blanche Neige, Clochette

Clochette arrive en courant, essoufflée.

Clochette. _ Noooooooooooon !!!!!

Elle court et arrache la pomme des mains de Blanche Neige.

Esméralda. _ Mais qu’est-ce qui te prends, Clo ?

Clochette. _ C’est plutôt à moi de vous posez cette question ! depuis quand laisse-t-on les princesses manger des pommes empoisonnées ?

Esméralda. _ Mais elle n’est pas empoisonnée ! arrêtez votre paranoïa !

Blanche Neige. _ En réalité, vous êtes justes jalouses.

Esméralda. _ Et puis, soyons réalistes, les filles. Qui voudrait nous empoisonner, sincèrement ? Nous sommes issues des tout premiers Disney…

Clochette. _ Justement !

Esméralda. _ Nous sommes des ancêtres ! enfin, vous, pas moi.

Minnie. _ Tu n’es pas toute jeune non plus, Esméralda.

Esméralda. _ Peut-être, mais j’ai su garder un esprit de jeun’s, moi. Pas comme d’autres…

Blanche Neige. _ Mais pourquoi vous disputez-vous ainsi, mes amies ? Nous nous sommes réunies pour nous divertir, non pour nous crier dessus.

Esméralda, en aparté. _ Comment voulez-vous que je me divertisse avec des crétines pareilles ? je préférerai retourner avec Shrek et Fiona. Eux, au moins, savent s’amuser.

Clochette. _ Je t’ai entendu, Esméralda ! traîtresse ! tu préfères aller avec ces vils personnages de cette horrible compagnie plutôt que de rester avec nous ?

Esméralda. _ Qui t’a dit qu’il s’agissait d’une horrible compagnie ?

Blanche Neige. _ Comment ? de qui parlez-vous, enfin ?

Minnie. _ Elles parlent de cette nouvelle société qui est arrivée sur le marché il y a quelques années…

Clochette. _ DreamWorks.

Minnie. _ Depuis qu’elle est là, nos propres créateurs ont entièrement changé leur manière de faire.

Esméralda. _ Et alors ? qu’avez-vous contre la modernité, à la fin ?

Clochette. _ La modernité ne m’horripile pas ; ce qui m’énerve, ce sont tous ces changements…

Esméralda. _ Les temps changent. Le temps des princesses et des fées est révolu.

Blanche Neige. _ Comment ? et que fais-tu de Giselle ?

Minnie. _ Giselle ?

Clochette. _ Oui, Giselle. L’héroïne de Il était une fois, le tout dernier film de Disney.

Esméralda. _ Il était une fois n’est qu’une triste parodie de ton propre dessin animé, Blanche Neige. Ils ont pris nos vieux classiques et ont décidé de les moderniser en les parodiant. En ce qui me concerne, je trouve Giselle bien cruche. Je suis beaucoup plus fashion que cette mijaurée.

Clochette, sarcastique. _ Ouah, super.

Esméralda lui tire la langue mais ne réplique rien. Son téléphone sonne, elle se lève et va à l’écart.

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Acte II, scène 1 : Minnie,
Blanche Neige, Clochette

Minnie, Clochette et Blanche Neige regardent Esméralda quelques instants.

Minnie, désespérée. _ Je suis bien désolée de voir ma chère Esméralda changer à ce point.

Clochette. _ Il est vrai que j’ai peine à la reconnaître.

Blanche Neige. _ Je la trouve beaucoup plus épanouie, moi.

Les deux autres la dévisagent froidement.

Blanche Neige, perdue. _ Qu’y a-t-il… ? n’êtes-vous pas de mon avis ?

Clochette lève les yeux au ciel mais ne fait pas de commentaire.

Minnie. _ Esméralda aussi, elle a disparu, tout comme l’âme de Disney s’est envolée.

Clochette. _ Qu’entends-tu par l’âme, Minnie ?

Blanche Neige. _ Et bien, tu sais l’âme, enfin !

Clochette. _ Ah, merci, je comprends tout, maintenant…

Minnie. _ Souviens-toi, au tout début… les belles princesses, les beaux princes charmants, et les méchants dragons…

Clochette. _ Ah, oui, au temps où les histoires étaient très manichéennes.

Blanche Neige. _ Mani qu’est quoii ?

Minnie. _ Manichéen, c’est-à-dire les belles et gentilles princesses d’un côté, et les moches méchantes sorcières de l’autre.

Blanche Neige. _ Heein !

Clochette. _ Oui, les anciens Disney, quoi… à l’époque où la magie des fées était toujours présente… maintenant, tout ça a disparu.

Minnie. _ En effet, tout ça a disparu. Mais d’un côté, c’est plutôt normal… comment dire ? les mentalités ont grandi, et vieilli avec notre public… qui n’est plus le même. Le public change ; les dessins animés changent… c’est comme ça. Les nouveaux personnages ne sont plus comme nous…

Clochette. _ Hé oui, les jeunes ne sont plus c’qu’ils étaient…

Minnie. _ Regardez le petit Chicken Little : l’autre jour, alors qu’il se baignait, Ursulla l’a attrapé par les pattes et entraîné au fond de l’océan. Il n’a même pas eu peur.

Blanche Neige. _ Les méchants de notre époque sont devenus ringards.

Clochette. _ C’est à croire.

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Acte II, scène 2 : Minnie,
Blanche Neige,
Clochette, Esméralda

Esméralda raccroche et va se rasseoir avec les autres.

Esméralda. _ Re ! De quoi parliez-vous ?

Minnie & Clochette. _ De rien !

Blanche Neige. _ On parlait des nouveaux Disney. On disait qu’ils n’étaient plus ce qu’ils étaient.

Esméralda. Ah bon ? et pourquoi ça ?

Minnie, haussant les épaules. _ Tu peux pas comprendre, puisque tu as suivi les nouveautés…

Esméralda. _ Et alors ? j’ai évolué avec la société. Qu’est-ce que tu me reproches ? de ne plus faire partie des héroïnes qui restent les bras croisés en attendant le baiser de leur prince charmant ?

Clochette. _ De toute manière, tu n’as jamais été une princesse, Esméralda.

Blanche Neige. _ Oui, tout comme moi, tu as été crée par un auteur très célèbre… comment s’appelait-il, déjà ?

Esméralda. _ Victor Hugo, idiote.

Clochette. _ Oui, dans l’ensemble, on peut dire que notre grand manitou…

Blanche Neige, yeux écarquillés.. _ Notre grand manitou ?

Clochette. _ Oui, Walter, quoi.

Minnie. _ Tu disais ?

Clochette. _ Hein ? je parlais ?

Esméralda, désespérée._ J’y crois pas ! mais qu’est-ce que je fous là ? (puis, se tournant vers Clochette) Tu parlais de notre grand manitou qui avait fait chais-pas-quoi.

Clochette. _ Ah, oui ! je disais donc que Walter s’était, dans l’ensemble, plutôt inspiré de vieux contes, j’entends par là les Frères Grimm et autres, ainsi que des légendes… telle que Pocahontas, par exemple.

Esméralda. _ Il y a Mulan, aussi. Elle, au moins, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. (se tournant vers Blanche Neige). Pas comme d’autres.

Minnie. _ La Belle aux Bois Dormant…

Esméralda. _ Ah, oui. Une de vos copines niaises, encore.

Clochette. _ T’exagères !

Esméralda. _ Un peu … mais … (regarde une nouvelle fois Blanche Neige) pas tant que ça…mais que voulez-vous ? c’est comme ça. Les mœurs ont évolué. Les femmes ne restent plus au foyer, à faire le ménage et à s’occuper des enfants… Dieu merci. Les princesses des Walt Disney, que vous le vouliez ou non, représentaient plus ou moins ce symbole de la femme au foyer : elles attendaient, ne se battaient pas, ne faisaient rien de spécial… (se tournant vers Blanche Neige) enfin, si, elles croquaient dans les pommes empoisonnées et se retrouvaient dans le coma jusque la fin du film !

Blanche Neige. _ Tu mens ! j’étais très utile ! je nettoyais la maison des Sept Nains et je leur faisais la cuisine !

Esméralda, avec un sourire narquois. _ C’est exactement ce que je disais.

Blanche Neige, remontée, se lève subitement. _ Et bien ! puisque c’est comme ça, je vais aller interroger des gens dans la rue, pour connaître leur opinion ! au moins, on sera fixées !!

Elle s’en va, la tête haute et les poings fermés.

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Acte II, scène 3 : Minnie,
Clochette, Esméralda

Clochette. _ Et ben, la voilà partie…

Esméralda, en aparté. _ Ah, une niaise de moins ! plus que deux à éliminer… !

Clochette. _ Quoiqu’il en soit, je suis d’accord avec ce que tu as dit, Esméralda.

Esméralda. _ Ah bon ?

Clochette. _ Oui. Avec l’évolution de la société, on a vu trois générations d’héroïnes défiler… les plus vieilles, comme Blanche Neige, Cendrillon, La Belle aux Bois Dormant qui, à l’image de la société, étaient des héroïnes passives, enfermées dans leur tour ou dans leur sommeil… c’était le reflet de la réalité : la femme de l’époque était plus ou moins soumise, beaucoup avaient peu d’éducation, ou n’avaient appris que les tâches ménagères, dans le seul but d’être une femme au foyer.

Minnie. _ En effet, beaucoup d’enfants ont été bercés par ce modèle de la femme et du couple parfait, qui s’aime jusque la fin des temps… à cette époque où la famille avait une importance capitale dans la vie de la femme, qui est plus ou moins soumise à son père, plus tard, à son mari qui souvent, est choisi par le père… dans Disney, on peut penser que le choix du mari est lui aussi imposé par le destin, en fonction des actions, de la bravoure du prince, ce qui lui accorde le droit d’épouser la princesse…

Clochette. _ Mais ceci a évolué, en même temps que la société. Prenons l’exemple de notre amie Jasmine : c’est une princesse, qui, normalement, devrait être soumise à son père et accepter le premier mari qu’il lui propose. Mais elle refuse et repousse tous ses prétendants, au point même de se marier avec un voleur. La même chose pour Pocahontas et Belle, qui refusent toutes deux les maris qui leur conviennent le mieux d’après leur père ou même leur entourage. Dans cette deuxième génération, les deux héros apprennent à se connaître, et tombent amoureux avant de se marier, à la différence des princesses des premiers Disney qui se mariaient peu de temps après avoir vu le prince. A présent, le mariage sonne plus comme un acte d’amour partagé qu’une « récompense »… les deux personnes du couple sont maintenant à statut égal. C’est la représentation des premières évolutions du couple qui se modernise peu à peu ; les femmes sont plus libres, et deviennent maîtresses de leur destinée.

Esméralda. _ Les plus jeunes héroïnes, comme Mulan, renvoient une image beaucoup plus battante. Cette femme est à l’égale de l’homme, et est même prête à livrer bataille s’il le faut, sachant que la force physique est l’une des principales qualités de l’homme.

Minnie. _ Inspirée d’une légende chinoise du Ve siècle, Mulan représente la mondialisation de la société, apportant ainsi de l’exotisme aux enfants, tout comme Lilo et Stitch, Lilo représentant une enfant issue d’une société étrangère, aujourd’hui voisine de la notre ! de plus, son ami Stitch : extraterrestre représentant la nouvelle idée de la conquête de l’homme : l’espace ! Les enfants sont donc bercés dans ce nouveau modèle où le monde est beaucoup plus ouvert. Nos héros n’ont fait que suivre ce mouvement…

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Acte II, scène 4 : Minnie, Clochette, Esméralda,
Blanche Neige

Blanche Neige arrive, brandissant fièrement une feuille.

Blanche Neige. _ Coucou les filles ! vous ai-je manquée ?

Esméralda. _ Ah non, pas vraiment.

Blanche Neige. _ Je suis allée voir notre public ! et voici ce qu’il en ressort :
« C’est quelque chose de merveilleux, quelque chose qui fait rêver mais maintenant les films Disney sont devenu trop commerciaux.. presque banales » a dit Mathilde, 18 ans, étudiante.
« Disney m’inspire la féerie, les princesses, les malédictions, les aventures émouvantes et drôles, des bons souvenirs d’enfance qui me laissent rêveur » a décrété Christophe, 26 ans, informaticien.
« Je dirais que Disney est le monde parfait incarné, le monde où le bien triomphe où la solidarité est reine et où systématiquement il y a une morale » a témoigné Pierrick, 32 ans, vendeur.
« Pour moi, Disney c’est quand le prince vient embrasser la princesse qui dort et qu’elle se réveille et que les rêves sont toujours réalisés » a dit Sophie, 8 ans, écolière.

Esméralda. _ Ah, oui. On remarque que quand la féerie opère, les gens adhèrent.

Blanche Neige. _ Et oui ! et lorsqu’on demande aux gens ce qu’est pour eux le plus grand classique Disney par excellence, les mêmes titres reviennent : Blanche neige (petit gloussement), la Belle et la Bête, la Belle aux bois dormant, Cendrillon…

Clochette, soupirant. _ Ces grands contes de fées de princes et de princesses.

Minnie. _ Oui mais le public, qui est la clef de notre réussite, a toute fois changé ces quelques décennies, entraînant ainsi l’arrivée de notre concurrent.

Clochette. _ Ah, ces vilains DreamWorks !

Blanche Neige. _ Attends, ils ne sont pas si méchants que ça !

Esméralda. _ Ah oui ? et pourquoi ça, d’abord ?

Blanche Neige. _ Parce que Jeffrey Katzenberg, après nous avoir sauvés de la faillite, n’a pas été remercié à sa juste valeur. Nous pouvons donc comprendre qu’il fut vexé au point de démissionner…

Clochette. _ De nous abandonner !

Blanche Neige. _ Et de créer DreamWorks. Alors, avant de parler, connaissez-vous bien cette compagnie ?

Minnie, Clochette & Esméralda, en chœur. _ Naaan !

Blanche Neige. _ Et bien, je vais vous expliquer. DreamWorks a été crée en 1994. C’est une société de production de distribution américaine, spécialisée dans le cinéma, la musique et les programmes télévisés. Les créateurs de DreamWorks sont Steven Spielberg et Jeffrey Katzenberg. DreamWorks crée des films ayant des registres plus divers que ceux de Disney. En effet, le film de guerre Il faut sauver le soldat Ryan provient de leurs studios, qui ont également produit la série de film d’horreurs Le Cercle…

Minnie, frissonnant. _ Bouuh ! ne me parles pas de ce film ! j’en ai fait des cauchemars pendant des mois !

Clochette. _ Oh, oui ! c’était terrifiant !

Esméralda lève les yeux au ciel mais ne fait pas de commentaire.

Blanche Neige, reprenant. _ Mais DreamWorks a également réalisé des films d’animation à succès comme Fourmiz, Chicken Run, Madagascar, et bien évidemment, l’inévitable Shrek.

Clochette, acquiescant. _ Oui. Depuis la création de DreamWorks, Disney est en permanente concurrence avec eux.

Minnie. _ Ooh, je comprends mieux, à présent, pourquoi tant de choses ont changées au sein de notre compagnie.

Clochette. _ En effet, les choix marketing sont beaucoup plus agressifs : on se doit de rester compétitifs alors qu’on a perdu le monopole du film d’animation pour enfants.

Esméralda. _ Oui, on tente d’élargir notre public, qui devient de plus en plus familial. On touche un plus grand nombre de personne. Les DreamWorks s’adressent à un public plus âgé, marché sur lequel on doit aussi se battre.

Blanche Neige, désespérée. _ On perd petit à petit notre âme féerique destinée à mes petits enfants chéris…

Clochette. _ Mais, avec un créateur venant de notre compagnie, il y a sûrement des points communs, non ?

Minnie. _ En effet, prenez par exemple nos copains de Mille et une Pattes, ne trouvez-vous pas qu’ils se rapprochent énormément de ceux de Fourmiz ? et Oscar de Gang de Requins est un poisson ; tout comme Némo… et aussi, Madagascar de DreamWorks évoque, tout comme The Wild de Disney, des animaux, dont un lion, évadés du zoo…

Blanche Neige. _ Mais qui copie sur qui, selon vous ?

Silence.

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Acte III, scène 1 : Minnie, Clochette, Esméralda, Blanche Neige

Esméralda. _ Et les nouveaux, alors… qu’en pensez-vous ?

Clochette. _ Les nouveaux ?

Minnie. _ Oui, les nouveaux. Chicken Little, The Wild, Lilo & Stitch, Bienvenue chez les Robinson, Les Indestructibles…

Blanche Neige. _ En effet, ils sont tout nouveaux tout beaux.

Clochette. _ A croire que les créateurs n’ont plus de mains ; ils dessinent tout à l’ordinateur !

Esméralda. _ Evidemment, ils suivent l’évolution des techniques d’animation !

Blanche Neige. _ Oui, mais ne perdrions-nous pas l’âme, de cette manière ?

Minnie. _ Oui, les dessins deviennent neutres, sans caractère, ou, s’ils en ont, ce sont des caractères très artificiels…

Esméralda. _ Je ne suis pas d’accord ; cela reflète l’image de notre société : les dessins animés évoluent en même temps que le reste… pourquoi les dessins devraient-ils restés arriérés alors que nous évoluons ? et puis, les enfants sont à présent habitués à toute cette modernité… si nous restions à nos vieilles techniques, les enfants trouveraient ça ringards.

Blanche Neige. _ Oui, mais Disney, qui crée des dessins animés depuis plus de 70 ans, ne devrait-il justement pas conserver cette originalité qui le distingue des autres ?

Silence.

Clochette. _ Je ne sais pas quoi penser… il est vrai que je me trouvai mignonne dans les vieux dessins, mais je trouve que les nouvelles techniques utilisées me rajeunissent…

Minnie. _ Ah, oui, je me souviens que, jadis, dans la collection de 1967 de l’édition de Peter Pan, tu étais très jolie, dessinée à la pastel.

Esméralda. _ Moi je la trouve très bien dans le film TinkerBell, crée en son honneur.

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Acte III, scène 2 : Minnie, Clochette,
Esméralda, Blanche Neige

Clochette. _ Et, sinon, Giselle, qu’en pensez-vous ?

Blanche Neige. _ Giselle ? l’héroïne du dernier film, Il était une fois ?

Minnie. _ Se moque-t-elle de vous, ou est-ce un hommage humoristique ?

Esméralda. _ C’est une parodie.

Clochette. _ Evidemment ! elle rappelle Cendrillon lorsqu’elle perd sa chaussure, Blanche Neige lorsqu’elle croque la pomme, ou n’importe quelle princesse quand elle chante…

Esméralda. _ En revanche, contrairement aux autres, c’est elle qui se bat, sauvant des griffes du dragon l’homme qu’elle aime… qui, cela dit, n’est pas le prince charmant qui lui était destiné au début du film.

Minnie. _ Mais je n’ai pas compris ; pourquoi le début ressemble-t-il tant aux anciens Disney, avec ce ton ironique, presque moqueur ? pourquoi la suite, en revanche, se solde par un film, ressemblant plus à une comédie familiale qu’à un Disney à proprement parler ?

Esméralda. _ Mais t’y comprends rien ! c’est de la parodie ! c’est pour faire rire les gens ! on ne fait plus rêver les petites filles, à présent, on les fait rire ! cependant, on passe le message d’une femme forte, peut-être même plus que l’homme…

Blanche Neige. _ Et que tous les rêves sont réalisables…

Clochette. _ Cependant, on retrouve bien ces scènes de bals qui font toujours autant rêver…

Blanche Neige. _ J’ai même pleuré lorsqu’ils dansent tout les deux sous les paillettes !

Esméralda. _ Oh la la, il en faut peu.

Minnie. _ Comédie humoristique et âme de Disney, c’est ainsi qu’on pourrait définir nos nouvelles créations ?

Clochette et Blanche Neige approuvent.

Esméralda, s’exclamant. _ Non !

Tous les regards se tournent vers elle.

Minnie. _ Pourquoi « non », Esméralda ?

Esméralda. _ Parce que ! il faut cesser de vous accrocher à un rêve, les filles. Il faut cesser de croire en une illusion. L’âme de Disney n’existe plus dans les nouveaux dessins animés…

Clochette. _ Mais… que faire, alors ?

Blanche Neige. _ Oui ? comment la récupérer ?

Esméralda, secouant tragiquement la tête. _ Vous ne comprenez donc rien. L’âme de Disney ne s’est pas envolée. L’âme de Disney, c’est nous. Elle n’est plus et ne sera plus jamais dans les nouveaux dessins… mais elle existe, elle existe grâce à nous. C’est nous, anciens personnages, ancrés dans la légende, qui nous devons de la faire survivre, de l’empêcher de tomber aux oubliettes…

Minnie. _ Tu as raison, Esméralda. Il faut cesser de nous lamenter. Oui, l’âme de Disney n’est plus présente dans ses nouvelles productions…

Clochette. _ Mais elle n’a pas disparu pour autant. Car l’âme de Disney, c’est nous.

Blanche Neige. _ Et que nous sommes là pour la faire vivre, comme nous la faisions vivre autrefois…

Minnie, souriant. _ Oui. Nous l’avons fait vivre hier. Nous nous devons de la faire vivre aujourd’hui, et, surtout, surtout… nous devons la faire vivre demain.

Et elles vécurent heureuses, et eurent beaucoup d'enfants...

FIN

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