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 Mon coeur, ma tête et moi

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AuteurMessage
canard en plastique
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canard en plastique


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Date d'inscription : 29/05/2008

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MessageSujet: Mon coeur, ma tête et moi   Mon coeur, ma tête et moi EmptyMar 10 Juin - 4:49

Ce soir je me retrouve seul avec mon cœur et croyez moi, c’est pas quelqu'un avec qui on aime se retrouver seul.

Je devrais pourtant être content de le voire, on ne s’était pas croisé depuis un petit bout de temps.
Le problème c’est qu’il est triste.
Je ne parle pas de la petite mélancolie de mélodie pour piano. Je parle du gros chagrin aussi lourd et increvable qu’une fourmi géante dévoreuse de civilisation. Sa simple présence suffit à vous coller des frissons. A son contact les gorges se nouent comme autant de lacets de chaussures qui auraient traînés par terre un soir de pluie.
Gorgées d’eau, froides et humides.
Il traîne derrière lui une ombre ridiculement grande, un miasme de larmes microscopiques près à étouffer quiconque s’approchera d’un peu trop près.
Bref il fout le bourdon.
Il est l’ami dépressif qui ne va jamais bien et dont la voix toujours chargée de sanglots provoque les pires angoisses.

C’est d’ailleurs pour cette raison que ma tête et moi avions décidé de le foutre à la porte quelques années plus tôt.
Quand ma tête souriait à la vie grouillante qui se déroulait sous ses yeux, mon cœur lui se lamentait de ne pouvoir être aimé. Ses jérémiades nous empêchaient de dormir, de flâner ou d’être simplement tranquille tous les trois devant un bon film.
Il ne sortait plus, ne se lavait plus, il passait son temps à se tordre de douleur.
Nous ne lui suffisions plus et il dépérissait.
C’est un soir d’hiver, entre deux couples qui se dévoraient goulûment des yeux dans la rue, que ma tête et moi avions pris la dure décision de mettre mon coeur dehors.
Il s’est débattu, il a crié, tenté tant bien que mal de planter ses griffes au bord de mes os pour rester mais rien n’y fut...
« C’est pour ton bien » lui a-t-on dit.
« Tu as besoin de sortir, de voire le monde et surtout de le faire loin de nous ! »
Alors il est parti.

Et aujourd’hui le voilà qui revient, plus mélancolique que jamais, plein comme un vase près à déborder d’eau de rose qu’il ne gouttera jamais.
Voilà qu’il nous prend à parti ma tête et moi :
« Pourquoi je suis tout seul ? ».
Ce qu’il peut être chiant avec ses questions ! J’essaye de lui expliquer que la vie c’est bien plus que ça, qu’un couché de soleil avec quelques bons amis c’est déjà fantastique, qu’une bière fraîche allongé sur le par terre d’émeraudes d’un parc devrait guérir ses blessures.
« Oui mais pourquoi n’y a-t-il personne qui vient se coller contre moi quand je suis allongé dans ce putain de parc ? Pourquoi c’est toujours les autres que je vois tête contre tête, collés comme deux cerises devant cette saloperie de couché de soleil ? Pourquoi personne ne m’a-t-il encore jamais pris dans ses bras pour me serrer contre lui…Pourquoi personne n’en veut de mon amour à moi ? »

Il devient grossier, normal…
J’ai fait l’erreur de lui offrir à boire. Il est de ce genre de personnes qui épanchent leur soif avant de pouvoir épancher leur chagrin. Il boit jusqu’à en vomir, jusqu’à n’être qu’un semblant de cœur, ratatiné, les cernes jusqu’à l’aorte et les complaintes plus tenaces que des verrues plantaires.
« Mais pourquoi as-tu tant besoin d’amour ? Et celui de tes amis tu y pense ? Celui de ta famille ? Celui de toutes ces personnes qui croient en toi ? »
« Fous moi la paix avec ma famille et laisse mes amis où ils sont ! Est-ce que ta famille est là pour te serrer la main quand tu es seul au cinéma ? Est-ce que tes amis sont là pour presser leurs corps brûlants de désire contre le tien lorsque tu te couche ? Qui peut bien recevoir ce que j’ai à donner ? Tu es une tête et toi un corps…Vous n’y connaissez rien. A vouloir garder sur vos bouches ce sourire niais, à vouloir exister aux yeux des autres et aux vôtres, vous m’avez délaissez. Moi. Le cœur. Lorsque vous faites rire votre auditoire, c’est moi que vous tuez un peu plus. A trop vouloir passer pour un clown vous m’avez contaminé. Car c’est ce que je suis, un cœur de clown, un cœur de peluche, doux et réconfortant. Je soulage de mots bien choisis, je réconforte d’un câlin sincère mais on ne tombe pas amoureux d’une peluche, on l’oublie sur une étagère dès qu’on a passé l’âge et elle prend la poussière. »
S’en est trop ! Voilà que c’est de notre faute maintenant ! Nous qui avions supporté toutes ces années ses caprices d’enfant trop gâté pour réaliser qu’il passait à côté de l’essentiel.
« Ola mon gros tout doux…Tu sembles oublier quelque chose. Si nous sommes devenus clown c’est entièrement de ta faute ! Tu passais ton temps à te plaindre, à hurler à la mort comme un arbre qu’on tronçonne que tu étais seul et incapable d’être aimé. Tu as déversé sur nous ta tristesse jusqu’à nous submerger tout entier. Nous avons faillis y rester à cause de tes conneries ! Tu n’es qu’un cœur, un cœur triste de surcroît, tu ne peux pas comprendre ces choses là. Saches que lorsque tu pleurais, c’est nous qui séchions tes larmes et pansions tes blessures. Mais tu ne t’arrêtais jamais. Nous avons trimé sans relâche, jours et nuits pour comprendre le pourquoi du comment. Jusqu’à ce que nous même nous nous soyons rabougris, desséchés par une vieillesse prématurée. Si nous n’avions pas fait le clown, si nous n’avions pas fais en sorte de rire de tout et tout le temps…nous ne serions plus rien à l’heure qu’il est. Plus rien qu’un squelette d’homme, tout juste bon à tenir debout et à prendre le bus pour aller au boulot. ».
Le ton et la tension montent à vue d’œil. L’atmosphère à pris cette teinte de sable mouvant. Plus on se débat, plus il devient difficile d’en sortir.
Les arguments fusent comme deux armées papillonnantes chargeant tour à tour de tout leur poids. Le poids des mots, durs et cruels. L’escalade semble sans fin. Puis tout va très vite. C’est un verre lancé au visage, un crachat, une insulte, une gifle, une table qui vole en morceaux, des débris qui craquent, un couteau qui traîne…

Ce soir je viens de tuer mon cœur et croyez moi, ce n’est pas le quelqu'un que l’on aime tuer…
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