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 Athazagoraphobie.

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Dreamzz
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Dreamzz


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MessageSujet: Athazagoraphobie.   Athazagoraphobie. EmptySam 15 Juin - 13:32

~ Je n’en peux plus. Je suis peut-être lâche mais après tout, à quoi bon continuer à garder le sourire et à faire semblant quand plus personne ne s’inquiète de votre humeur ou de vos sentiments…
Mon frère m’a abandonnée pour vivre son rêve. Je ne lui en veux pas de s’être accroché à ses convictions et sa passion. Ce n’est pas sa faute. Mais il était le seul qu’il me restait. Depuis le décès de nos parents et notre déménagement, je me suis renfermée sur moi-même et il était le seul capable d’ouvrir ma carapace et de me faire sourire. Mais maintenant c’est fini. 
La lame glisse sur ma peau… Une première entaille qui ne fait que m’écorcher et que je ne sens même pas. J’y suis trop habituée. Je repose la lame sur mon bras et je recommence, encore et encore… Après une demi-douzaine d’entailles, mes larmes commencent à se tarir. Je continue pourtant. Je ne veux plus m’arrêter. C’est la seule chose qui me fait ressentir quelque chose et je suis bien décidée à ce que ce soit la dernière chose que je ressente. Tandis que ma lame continue de courir sur mon avant-bras en laissant des lignes rosées perlées de gouttes rouge vif, je me rappelle de la première fois que j’ai ressenti ça…
Ed venait de m’annoncer qu’il avait enfin réussit à décrocher un contrat et qu’il allait bientôt enregistrer un album. J’étais si heureuse pour lui, il allait enfin réaliser ses rêves. Je voyais ses beaux yeux briller d’excitement et il n’arrêtait pas de sauter partout. J’étais sa petite sœur mais je me sentais comme une mère qui doit calmer son enfant après l’annonce d’un voyage à Disneyland. Quand il fût un peu calmé, il se retourna vers moi et me dit :
« C’est pas tout ! Je vais aussi partir pour une tournée dans toute l’Angleterre et je passerais même par l’Écosse et l’Irlande ! »
« Et moi ? » demandais-je, un peu inquiète de mon sort.
« Et bien… Tu ne pourras malheureusement pas m’accompagner mais je ferais en sorte de venir te voir le plus souvent possible ! Je te le jure petite sœur ! »
Il m’embrassa sur le front mais oublia bien vite sa promesse. Suivirent de longs mois seule, à attendre ses appels, à recevoir les moqueries des autres et ses désistements de dernière minute. Je ne me souviens plus quand je commençais à évacuer ma douleur interne par des blessures externes. Tout ce dont je me souviens c’est que j’avais beaucoup bu avant de réussir à faire cette première entaille sans trembler et, bien qu’elle n’ai pas été profonde, je m’étais à demi évanouie…
Et me voilà maintenant à déchiqueter mon bras en étant totalement sobre et sans ressentir la moindre douleur. Descendant l’intérieur de mon avant-bras à coup d’entailles régulières, mon cutter atteint petit à petit mes veines. Les gouttes de sang se gonflent de plus en plus et je commence à ressortir un petit picotement. J’ai tout prévu. Sachant que je suis tellement habituée à ces coupures qu’elles risquent de ne pas avoir l’effet escompté, j’ai vidé toute l’armoire à pharmacie et avale une cinquantaine de pilules semblables à des bonbons de toutes tailles et couleurs. Je les fait passer d’un trait de vodka avant de faire les dernières entailles. Les dernières pour toujours… Je sens mes paupières s’alourdir et mon corps s’ankyloser. Je me laisse glisser le long du mur et prononce le mot que je crois être mon dernier.

Ed. ~
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Dreamzz
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MessageSujet: Re: Athazagoraphobie.   Athazagoraphobie. EmptySam 15 Juin - 13:53

Cela faisait maintenant près d'un quart d'heure que les paupières de la jeune fille s'étaient fermées. Le silence régnait dans l'appartement quand des pas résonnèrent sur le palier. Un bruit de clé dans la serrure, le roulement de bagages sur le parquet, une veste jetée sur le porte-manteau. Le jeune homme passa la main dans ses cheveux roux en bataille, exténué. Mais la fatigue lui importait peu; il était chez lui. Avant de rejoindre son lit, il fit un détour en direction de la chambre de sa sœur. 
Tout d'abord, il la cru paisiblement endormie, puis, petit à petit, ses yeux s'habituant à l'obscurité, il distingua la bouteille dont le liquide odorant coulait, emportant dans son flot paisible les diverses pilules qui s'étaient échappées de nombreux flacons affaissés. Puis, descendant cette rivière transparente des yeux, il aperçut un autre liquide qui se mêlait à l'alcool, teintant le ruisseau d'un léger rose pale. Le tout aurait pu ressembler à une rivière de conte de fées avec son eau rose et ses gravillons multicolores si le fameux liquide qui donnait à son "eau" cette teinte délicate n'avait pas été du sang suintant de la profonde coupure traversant de haut en bas le bras de la jeune fille allongée sur le lit. 
Après un moment d'incompréhension immobile et passive, le rouquin envoya valdinguer la bouteille d'un violent coup de pied et attrapa sa sœur dont le souffle se résumait à un mince filet d'air plus qu'incertain dans ses bras, tout en composant le numéro des urgences. Il leur expliqua brièvement la situation et, après leur avoir donné l'adresse, il raccrocha et jeta son téléphone à l'autre bout de la pièce. Il serra sa sœur plus fort encore et lui murmura à l'oreille, comme pour empêcher son âme de s'envoler.
"Ça va aller, tiens bon, n'abandonne pas, ne m'abandonne pas, je t'aime, qu'est-ce que je vais faire si tu n'es plus là? Ne lâche pas prise, ça va aller, ils vont arriver,..."
Il fallait qu'ils arrivent! Et vite! Sa petite sœur adorée, son rayon de soleil au milieu de la grisaille anglaise, son inspiration et sa consolation, sa famille et sa meilleure amie,... elle était là, agonisant dans ses bras... pourvu qu'ils arrivent...
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Dreamzz
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MessageSujet: Re: Athazagoraphobie.   Athazagoraphobie. EmptySam 15 Juin - 13:55

La chambre était blanche et sentait les médicaments. Cela faisait plus de deux jours qu’elle n’avait pas repris connaissance. Si elle ne se réveillait pas d’ici la fin de la journée, elle ne le ferait plus jamais. La pièce était occupée seulement par un lit dans lequel la jeune fille reposait, tel un fantôme déjà loin de là, des machines dont les bips réguliers étaient seuls troublaient la quiétude de cette chambre semblable à une crypte blanche. Et dans un coin, contre le mur, une chaise. Dessus était assis un jeune rouquin, la tête entre les mains. Soudain, l’une des machines s’affola le temps d’un ou deux bips puis revint à la normale. Mais c’en fut assez pour alerter le jeune homme, déjà sur le pied de guerre, qui se leva pour venir au chevet de sa sœur. Dans un infime mouvement, tout juste perceptible mais plus qu’évident pour le garçon rongé d’inquiétude, elle battit des cils, légèrement. Puis, ses paupières se soulevèrent…
 
~ Du blanc, que du blanc. Etait-ce le paradis ? Non, je ne méritais pas d’y entrer… Et pourtant je sentais la douceur de ce qui aurait pu être un nuage dans mon dos et rien ne semblait vouloir m’en chasser… Pourtant, quelqu’un est là, je sens une présence. Dans un douloureux effort, je tourne la tête. Et là, l’ange que je n’attendais plus m’apparait. Mon frère est à mes côtés. Mais, c’est impossible ! Serait-il mort lui aussi ? Ou…
« Ysa, tu m’entends ? Je t’en prie, dis moi que tu m’entends, ne m’abandonne pas !
- Je… ou suis-je ?
- Tu es à l’hôpital ma puce, ne t’inquiète pas, tout va bien, je suis là »
Je sens qu’il me prend la main et la serre… Et je sens aussi les larmes que j’avais pensées définitivement taries rouler sur mes joues. Non, tout ne va pas bien. Dans un hôpital, vivante, c’est bien le dernier endroit où je voulais être. Je sens ses doigts sur ma joue, séchant délicatement mes larmes. Il me prend dans ses bras et murmure à mon oreille
« Ne pleure pas, on va partir d’ici, je vais te ramener à la maison et m’occuper de toi, je ne te laisserais plus tomber maintenant. Je ne ferais pas deux fois la même erreur mon petit cœur » ~
 

Ils franchirent la porte de l’appartement silencieux sans prononcer un mot. Elle est devant, la tête basse, contenant ses larmes en réfléchissant aux explications qu’elle devra donner, il la suit, son sac dans la main. Il le pose dans l’entrée puis s’affale sur le canapé, à côté de sa sœur. Celle-ci serre les poings, comme si cela aller lui donner la force nécessaire pour affronter les yeux de son frère qu’elle savait capables de lui faire avouer n’importe quelle vérité. Mais il ne lui posa  aucune question. Il se contenta d’un regard vers elle avant d’attraper sa guitare et de se perdre dans les notes. Lui aussi redoutait le moment des explications, quand il devrait justifier les absences et les rendez-vous manqués. Il savait qu’il avait négligé celle qui pourtant était ce qu’il avait de plus cher au monde et il s’en voulait terriblement. Mais autant il pouvait raconter les sentiments d’une vie et quelques vers, autant il se sentait incapable de parler à sa propre sœur… Le calme persista encore près d’un quart d’heure, leurs respirations accompagnées des accords de guitare. Puis un nouveau bruit vint perturber cette quiétude. C’était des sanglots, pas plus forts qu’un souffle mais déjà bien trop douloureux pour le cœur d’un grand frère. Il posa sa guitare et pris ce petit corps fragile dans ses bras. Elle avait maigris depuis la dernière fois qu’il l’avait vue… Maintenant qu’il prenait le temps de l’observer, il remarquait même que ses os commençaient à saillir sous la peau zébrée de cicatrices. Et dire qu’il avait laissé une fille aussi parfaite qu’elle s’autodétruire de la sorte… Là, sur ce canapé dans cet appartement silencieux, tenant sa sœur au creux de ses bras, il se fit la promesse de ne plus l’abandonner et d’être toujours là pour elle quoi qu’il arrive…
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