Des fois, je suis bizare quand j'écris...
comprendra qui pourra/voudra
1. Papa
« Papa ? »
« Oui ? »
« Pourquoi es tu un mauvais père ? »
2. Oto-san
« Oto-san ? »
« Oui ? »
« Pourquoi es tu un bon père ? »
3. Genre
On se le demande… on se le demande… mille fois, dix milles fois, on se le demande… genre… comment on fait pour être un bon père ? Genre… pourquoi son fils est heureux, pourquoi il est malheureux… genre… ça sert à quoi tout ça ?
Pfff…
4. France, Paris, 13 heures
Il est 13 heures, c’est cool… j’ai 11 ans, je suis bien, je suis équilibré, mes parents m’aiment, je m’appelle Aadel… c’est chouette comme prénom, plutôt rare, au moins, pas de manière de confondre…
Je pleure
5. Japon, Tokyo, 13 heures + 7 : 20 heures
Il est 20 heure… les cerisiers sont en fleurs, moi aussi j’ai 11 ans… je suis orphelin… enfin… non, même pas, j’ai simplement été abandonné… il y a un cerisiers dans la cour, ses fleurs sont roses… je me nomme Ototo… enfin c’est un surnom, mais j’aime pas mon nom.
Je souris
6. Parle moi de tes rêves
« Ototo ? »
« Oui ? »
« Parle moi de tes rêves… »
« Quand je rêve… je rêve des cerisiers, des fleurs, du printemps, de l’automne, de l’hiver… quand je rêve, je ne suis plus moi-même, je ne suis même pas un autre… quand je rêve, je vois des sourires, je rigole, je joue… je ne suis pas seul… »
7. Parle moi de tes peurs
« Aadel ? »
« Oui ? »
« Parle moi de tes peurs… »
« Quand j’ai peur… je suis seul, les arbres n’ont plus de feuilles, plus de fleurs… j’ai froid, mais même sa morsure, je ne la ressent plus… quand j’ai peur, je vois tout le monde, je vois ceux qui ne me voient pas, qui ne me regardent pas, qui ne m’aiment pas… quand j’ai peur, je pleure… je suis seul »
8. Une vérité, une histoire, un mensonge…
Comme une danse, la vie d’Aadel n’est pas envisageable si l’on refuse d’écouter tous les instruments… Aadel à tout pour être heureux, sa famille possède, argent, pouvoir, tout, Aadel a ses deux parents, ses parents l’aiment, et pourtant, à 7 ans… il y a 5 ans… le son cristallin du triangle résonne encore dans sa tête
9. La même vérité, la même histoire, le même mensonge…
Ototo, se surnom résonne comme une mélodie, celle dirigé par le tambour, la caisse de résonance… car sa vie raisonne encore pour tout ceux qui la connaissent… Ototo n’a plus ses parents, ses parents l’ont abandonné, tout deux… et pourtant… à 7 ans, il y a 5 ans… le son lourd de la basse résonne encore dans sa tête
10. New york
Un homme se tient, la, debout, devant un musée… le musée des horreurs…
Il connaît la vérité
Cet homme est un monstre
Ce monstre est un dieu…
Deux enfants l’ont vu
Il est leur père…
11. Papa… papa…
Tu n’es pas mon père… je le sais… je l’ai vu… tu m’as gâté, tu m’a élevé, mais tu n’es pas mon père… Voleur, voleur, menteur, monstre… j’ai tout fait pour que tu sois fier de moi, et tu n’es même pas mon père…
12. Oto san… Oto san…
Tu n’est pas mon père mais je ne t’en veux pas… certes tu m’as abandonné… car je n’étais pas ton fils… fils illégitime, ton honneur fut bafoué, tu avais le choix, mourir ou me détruire… je ne t’en veux pas, mon vrai père m’attend quelque part, je l’ai déjà vu…
13. Mes enfants…
Il y a 11 ans, un homme tomba amoureux de deux femmes, une française, une japonaise, il les aima en même temps, au même endroit… dans son musée, musée de l’amour… ces deux femmes étaient mariés, lui pas… ils se sont aimés, à trois, ensembles… lui et les deux seules femmes qu’il n’a jamais aimé…
C’est un monstre
Il a brisé la vie de ses enfants, par le simple fait de leur avoir donné la vie.
Je suis un monstre.
14. Mon rêve familier, Paul Verlaine, autres
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. »
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
De deux femmes inconnues, et que j’aime, et qui m’aiment,
Et qui ne sont, chaque fois, ni tout à fait les mêmes
Ni tout à fait d’autres, et m’aiment et me comprennent. »
« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
De deux fils inconnus, et que j’aime, et qui m’aiment,
Et qui ne sont, chaque fois, ni tout à fait les mêmes
Ni tout à fait d’autres, et m’aiment et me comprennent. »
Je rêve de mes fils.
15. Deux femmes
Pourquoi diable deux femmes qui ne se connaissent pas, qui ne se sont jamais vu, mariées, peuvent elles tomber amoureuses du parfait inconnu, en même temps, au même endroit, de la même personne ?… pourquoi se donnent elles, pourquoi trompent elles leurs maries, pourquoi ?
16. Adultère 1
Ma femme m’a rendu adultère… je n’y peux rien, je l’aime, j’élève ce fils qui n’est pas le miens comme si il l’était, c’est tout ce que je peux faire par amour pour elle… et il me déteste car il sait, il sait que je ne suis pas son père… fils indigne…
17. Adultère 2
Ma femme, cette putain, elle m’a fait cocu… la chienne… je la déteste… et ce fils, c’est pourriture indigne qui ne vient même pas de moi… qu’il meurt, qu’il crève, je n’en veut plus… et pourtant il m’aime…
18. Du pourquoi au comment, la raison de toutes choses…
« Aadel ? »
« Oui ? »
« Pourquoi détestes tu l’homme qui t’a élevé ? »
« … »
« … »
« Il a osé m’aimer, alors même que je n’étais pas son fils… je le hais. »
19. Du comment au pourquoi, la raison des autres choses…
« Ototo ? »
« Oui ? »
« Pourquoi aimes tu l’homme qui t’as rejeté ? »
« … »
« … »
« Il a eu le courage de me détester, et m’a permis d’aimer mon vrai père sans le remplacer… il m’a appris que l’homme est méchant, mais qu’il y a toujours l’espoir… alors, je l’aime pour ça… »
20. Ça veut dire quoi ?
Peut on aimer un homme qui te fais du mal, peut on détester celui qui t’aime, parce qu’il t’aime trop, à la place d’un autre ?
Ça veut dire quoi ça ?
C’est ça l’amour, la reconnaissance, la tendresse ?
De la merde.
21. Il y a 5 ans
Elles sont revenues, revenues au musés de l’horreur, le même jour, à la même heure… il a vu ses fils, pour la première et dernière fois, il leur a parlé, il leur a expliqué, il les a embrassé…
Les deux frère se sont vu, touchés, sentis, embrassés…
22. Je suis triste, mais je garde espoir…
Moi, Aadel, je suis triste, vous le savez, mais je garde espoir, non, pas de revoir mon père, mon vrai, ce n’est pas possible, ce n’est plus possible… je garde espoir de revoir un jour mon frère… je l’aime je crois… pourtant, je ne l’ai vu qu’une fois…
23. Je suis heureux, mais il me manque…
Moi, Ototo, je suis heureux, vous le savez… mais il me manque… mon vrai père, oui, mais pas seulement, lui, je ne le reverrais de toute manière jamais… non, celui qui me manque… c’est mon frère… je ne l’ai vu qu’une fois, et pourtant… je crois que je l’aime…
24. Adieu
La maladie d’un vieil homme pauvre aura eu raison de lui… pourtant, il meurt heureux, en ayant pu rencontrer sa descendance avant sa mort… c’est un adieu heureux…
25. Il est 14 heures… et 21 heures aussi…
Deux enfants, dans deux pays différents, l’un pleure, l’autre sourit… la magie dans tout ça… c’est qu’ils pensent tout deux… l’un à l’autre.
FIN