LE REFLET

voilà, une très courte nouvelle écrite par moi pour mon examen de français *-)
bonne lecture j'espère



Un bruit de verre qui se brise ; je me réveillai en sursaut. Quelqu’un se trouvait dans ma chambre, je sentais sa présence et je savais qu’il ne venait pas pour me faire du bien. J’allumai la lampe de chevet et dirigeai le faisceau lumineux vers l’intrus.
Mes membres se mirent à trembler, des perles de sueur dégoulinèrent le long de mon visage, un froid me glaça le sang. Ce que je vis était horrible, une créature du diable. Cette bête n’était pas bien grande, on aurait cru voir un lutin maléfique, mais ses ongles étaient aussi acérés que des griffes de dragons prêtes à vous trancher en un seul coup. Le monstre était couvert de poils et l’odeur qu’il dégageait était pestilentielle. Sous ses longs cheveux crasseux, je décelais certaines mèches blondes. Étrange d’ailleurs que cette bête ait sa chevelure de couleur identique à la mienne.
Quand elle releva la tête, mon regard croisa le sien, un regard noir de mépris et de reproches. Ses yeux étaient d’un bleu azur pareils aux miens, mais dans la profondeur de ceux de cette bête, je discernais de la colère et un désir de vengeance. Pourtant, son regard m’attirait, telle la lumière vive attirant les moustiques, je me plongeai dans la profondeur de son âme et y découvris ses secrets. Des révélations terribles, des souvenirs indésirables resurgirent dans mon esprit : mon enfance malheureuse défilait devant moi.
Je me rappelai de ma mère qui me battait, de mon père alcoolique, des filles de l’école se moquant de moi, de mon obésité. C’est là que je compris qui était réellement cette créature. Elle était mon reflet, l’image de mes malheurs, de mes tristesses, de mes défauts, de toute cette partie de moi, de ma vie que j’ai tenté d’oublier. Envahi d’une rage soudaine, je ramassai un éclat de verre et m’élançais sur ce monstre. Mon bras fendit l’air tel un éclair et … et fut intercepté par mon adversaire au dernier moment. Il affichait un sourire narquois et me souffla :
- « tu me tues, tu te tues »
Je m’effondrai de chagrin, il avait raison. Il faisait partie de moi et le détruire me ferait disparaître également. Son sourire éclata en rire démoniaque, s’amusant à me ressasser les souvenirs les plus douloureux de mon existence. Il me narra, en y prenant un malin plaisir, ma plus grande peine d’amour.
- « … Souviens-toi de cette fille, si jolie pour qui tu as tout donné croyant qu’elle t’aimait, mais qui en fait se moquait bien de toi. Tu lui as juste servi de béquille pour atteindre son but et toi bougre que tu es tu n’as rien vu venir. Tu ne t’es même pas posé la question : pourquoi m’aime-t-elle ? Comment une beauté pareille aurait-elle pu aimer un type comme toi, enveloppé de graisse, un gamin bigleux comme toi, une larve, incapable bon à rien. Cette belle hypocrite s’est servie de toi pour pouvoir séduire ton meilleur ami. Lui en qui tu avais mis toute ta confiance et qui t’a trahi pour cette pouffe. Tu n’es rien en ce monde, tu ne vaux pas mieux qu’une larve … ».
Je me sentais de plus en plus mal, mais tel un éclair, une idée zébra mon esprit et cette idée me vint grâce à lui. Si je ne pouvais le tuer, il ne me restait qu’une seule solution : l’aimer et l’accepter…