Chaque larme perdue, est un espoir en moins.
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Une fille …
Un garçon …
Une autre fille …
Une dispute …
Des mots qui font mal …
Une larme naissante …
Ces doux et tristes yeux verts comme la mer, teintent les larmes naissantes de turquoise. Bientôt la place manque au coin de l’œil, la larme s’accroche à ce regard embué, avant de partir et de s’écouler le long des courbes gracieuses et lascives du nez. Son voyage ne fait que commencer. Elle arrive bientôt devant deux collines rouges, et pulpeuses. La larme s’efforce de gravir sa première côte, se perdant de temps à autre dans les cannelures de ces lèvres. elle parvient au somment et ensuite descend rapidement dans la vallée. À ce moment, les collines rouges s’éloignent l’une de l’autre, un trou béant s’ouvre sous la petite larme, qui est happée par un serpent rosâtre et gluant. Son voyage se terminera ici.
Elle est bientôt remplacée par la suivante, qui réussit à traverser les deux bosses sensuelles. Son chemin continue jusqu’au menton. Pour y parvenir, elle caresse lentement la peau si blanche et si douce, comme de la soie, de cette fille désespérée. La larme s’accroche à son menton, elle ne veut pas quitter sa maîtresse, celle qui lui a donné tant de plaisir. D’autre des ses congénères la rejoignent et lui prennent sa place.
Plus d’espoir.
Notre petite larme quitte alors sa maîtresse, et tombe dans le cours d’un ruisseau. Elle, larme de désespoir à présent, issue d’une exquise fille ; elle, goutte d’eau de noblesse, se retrouve mêlée au peuple, à toutes ces autres gouttes d’eau sans histoire. Mais elle se trompe, une gouttelette la dépasse, elle brille comme une perle, au passage elle lui narre son histoire. Elle est issue du fin fond de la terre, qui elle aussi est triste, et pleure sans cesse depuis qu’elle donna naissance à l’homme. La petite gouttelette remonta et jaillit du haut d’une montagne aussi pure qu’un diamant. D’autres gouttes la dépassent et lui racontent leurs vies. Une vient d’une mère ayant perdu son enfant, une seconde arrive d’un garçon battu à l’école, une autre est tombée tout droit des cieux. Notre petite larme est émerveillée devant tant de splendides histoires.
La voici avalée par un poisson …
Un vers …
Un fil …
Un meurtre …
Un four…
Un homme …
Voici qu’après avoir connu bonheur notre larme connaît souffrance.
Dans le lieu où elle vient d’atterrir, elle est aspergée de toute part par des jets acides pestilentiels. Une porte s’ouvre, son bain d’acide et elle sont évacué. Un long tunnel sombre s’ouvre devant elle. Elle avance, prudemment, la peur habite son âme. Elle aperçoit une petite fissure dans ce tunnel. Elle s’y glisse, et le monde bascule, de la douleur, elle passe maintenant au repos. Un liquide rougeâtre la happe. Là, elle y fait la découverte de nombreuse « créature » tels Messieurs les glucides, ou mesdemoiselles les graisses. Un fauteuil doux comme du velours passe, et notre petite larme s’y loge, et s’y endort. Voici donc qu’un globule rouge, transporte sur lui, une noble larme.
Un garçon…
Un autre garçon…
Des injures …
Des coups …
Des larmes naissantes au coin des yeux …
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